Lettre n° 49  du ME62 
janvier  2021





2020-2021 : Surmonter 2 crises - Relancer l’Union




Deux crises sont en voie de règlement.

Le Brexit se conclut par un accord qui préserve l’intégrité du Marché intérieur, avec des concessions acceptées sur les quotas de pêche.
La pandémie n’est pas terminée et risque encore des rebonds, avec les conséquences économiques qui en résultent. Toutefois, la validation de vaccins et le début des campagnes massives de vaccination font entrevoir sa fin.

L’Union, pour autant, n’interrompt pas sa marche en avant comme en témoignent les multiples textes qui sont, validés, ou proposés par la Commission. Tous vont dans la même direction : adapter l’Union à une nouvelle donne : le climat se réchauffe et la biodiversité se dégrade à vive allure, la numérisation de l’économie et de la société s’accélèrent, les logiques de puissance des Etats viennent s’opposer à la politique traditionnelle, pacifique, multilatérale et d’ouverture de l’Union européenne, la richesse du monde se déporte sur le Pacifique. Les valeurs de l’Union sont concurrencées dans le monde, notamment en Afrique, par les dictatures, emmenées par la Chine. La crise de la Covid 19 a modifié les équilibres stratégiques mondiaux, a accru les risques d’inégalités entre pays développés et pays pauvres, mais aussi de divergence économique au sein de l’Union.

Le monde évolue vite. Selon les mots d’Emmanuel Macron, « l’Amérique a les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple), les Chinois ont les BATX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi), l’Europe a le RGPD (Règlement général de protection des données personnelles) » Autrement dit, l’Europe, malgré les succès de COPERNICUS et GALILEO, est surclassée sur le plan technologique et est réduite à la défensive. Elle doit s’adapter. Elle le fait.

Des décisions sont prises : en matière de défense avec la Coopération permanente structurée et le Fonds Européen de Défense. L’Union se donne plus de moyens en s’autorisant à emprunter et en créant de nouvelles ressources pour son budget. L’Union met en place un plan de relance, qui, avec son budget pluriannuel atteindra sur 7 ans 1800 milliards d’€. La BCE a décidé d’ajouter 500 milliards à son intervention, la portant ainsi à 2400 milliards d’€. Des programmes d’avenir sont renforcés : Erasmus+, « l’Europe pour la santé », « Horizon Europe » pour la recherche, Frontex … La « Loi climat » en préparation entérine l’objectif de neutralité carbone en 2050 et l’allègement des émissions de CO² d’au moins 55% par rapport à 1990. 30 % du budget et du fonds de relance seront consacrés au climat. Un parquet européen est mis en place pour lutter contre la délinquance financière.

Des propositions sont faites par la Commission: le 23 septembre dernier un « Pacte migratoire », le 11 novembre un projet d’ « Union de la santé », le 15 décembre deux textes pour réguler le monde numérique Le DSA (Digital Services Act) sur les contenus et le DMA (Digital Marquet Act) pour en organiser le marché. Une politique commerciale est décidée avec la révision des règles de concurrence et le filtrage des investissements extra-européens dans les secteurs stratégiques. Une politique industrielle apparait avec la création des « Projets importants d’intérêt européen commun » dans un premier temps, pour la production de batteries, le cloud européen, les semi-conducteurs, un plan hydrogène.

Des réflexions sont engagées : en matière de stratégie internationale commune avec une « Boussole stratégique », en matière d’institutions et d’autonomie stratégique avec le prochain lancement de la « Convention sur l’avenir de l’Europe»

L’Europe sort de sa naïveté et pense à devenir une « Europe-puissance". Elle est lente à s’adapter, mais y parviendra. Elle est pour les Européens, et dans le monde, le pôle de stabilité et de prospérité indispensable.

François Vié, Président du Mouvement Européen Pas-de-Calais




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