C’était
il y a quelques jours, le 15 septembre 2021 Ursula Van der Leyen, prononçait le
discours sur l’état de l’Union devant le parlement européen réuni à Strasbourg.
Ce discours, important pour nous tous européens, n’a été que très peu commenté
sur les chaînes nationales, et n’est connu que par les européens convaincus que
nous sommes.
De même pour la conférence sur l’avenir de l’Europe lancée le 9
mai au Parlement européen à Strasbourg. Peu de débats dans la presse nationale
seulement quelques forums ici ou là pour alimenter l’excellente plateforme
digitale multilingue créée par la Commission européenne.
De même, l’Europe
était très peu présente dans la campagne électorale en Allemagne. Les résultats
de l’élection sont connus et les tractations sont en cours pour former le
gouvernement sous l‘autorité d’un nouveau chancelier. L’Allemagne sera
gouvernée au centre et les deux scénarios, «sociaux-démocrates – verts –
libéraux» ou «chrétiens-démocrates – verts – libéraux» sont
profondément pro-européens. Les verts et les libéraux négocient leur programme
de gouvernement et vont donc donner leur ligne au SPD ou au CDU. Avec la
priorité climatique pour les verts et digitale pour les libéraux le plan de
relance européen sort gagnant des élections. Et il ne serait même pas
impossible d’avoir une Allemagne favorable à un second plan de relance.
Mais
revenons au discours sur l’état de l’Union de
Mme Van der Leyen. Elle a rappelé les avancées réalisées et les
ambitions :
· « L’Europe est à la pointe au niveau mondial »
avec 70% de la population vaccinée, 700 millions de doses distribuées en Europe
et aussi 700 millions distribuées au reste du monde, l’Europe est la seule dans
le monde à avoir ainsi partagé ses vaccins. Et pour faire face aux nouvelles
pandémies, une nouvelle agence sera créée, l’Autorité européenne de préparation
et d’intervention en cas d’urgence sanitaire.
· « Nous célébrerons bientôt les 30 ans du marché
unique… Nous l’avons défendu contre la menace d’une érosion et d’une
fragmentation ». Dans le cadre de l’agenda digital, une nouvelle réglementation sur les semi-conducteurs sera présentée,
pour créer un écosystème européen pour la production et multiplier par deux les
capacités en Europe à la fin de la décennie, la sécurisation des
approvisionnements et des technologies européennes novatrices.
· « … la mise en œuvre du socle européen des droits sociaux
est si importante … l’équité sociale n’est pas
seulement une question de temps mais aussi une question d’équité fiscale. »
Ainsi le financement du plan de relance NextGenerationEU nécessite de nouvelles
ressources propres. Un nouveau programme ALMA permettra aux jeunes d’avoir une
expérience professionnelle dans d’autres Etats membre, 2022 sera l’année de la
jeunesse européenne et la conférence sur l’avenir de l’Europe doit être leur
conférence.
· « … c’est de l’union européenne de
la défense dont nous avons besoin » en commençant par améliorer
l’interopérabilité et définir une nouvelle « boussole stratégique »
pour évaluer les menaces.
Cette
liste n’est pas exhaustive mais ces priorités ont été choisies parce qu’elles reprennent
celles déterminées lors de la conférence des 10 ans du mouvement européen Pas
de Calais qui s’est tenue au beffroi de l’hôtel de ville d’Arras le 10
septembre. La réalisation de ces priorités sera fortement dépendante de la
présidence française du Conseil européen pendant le premier semestre 2022. La
période d’incertitude en Allemagne pour former la coalition pourrait retarder
les décisions nécessaires, mais un premier discours d’Olaf Scholz candidat SPD
pour le poste de chancelier est prometteur « La premier sujet pour la
politique allemande sera de former une Union européenne plus forte et plus
souveraine »
Claude
Maerten, président du ME62
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