Lundi 07 septembre 2020 | "LE CRIME ORGANISÉ" Prinipale menace pour la sécurité en Europe par Pierre DELVAL |
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01 Le trafic de drogue, le
trafic de migrants, la traite des êtres humains, le blanchiment d'argent, le
trafic d'armes à feu, le trafic de contrefaçons, le trafic d'animaux sauvages,
le trafic de biens culturels, le financement du terrorisme ainsi que
certains aspects de la cybercriminalité sont autant d'activités relevant de la
criminalité transnationale organisée. Qu’est-ce que la Criminalité organisée ? Une action conjointe de
plusieurs individus qui constitue un délit voire un crime.
Ces associations de
malfaiteurs sont donc des organisations criminelles, juridiquement parlant, qui
peuvent être : Locales : C’est le cas des Gangs des cités en Ile-de-France, spécialisés
pour beaucoup dans le trafic de stupéfiants ;
Nationales : C’est le Milieu, Marseillais, niçois, corse, parisien, varois ou
toulonnais, lyonnais, grenoblois, nantais ou mulhousien. Leurs activités sont
multiples : jeux, braquages, extorsion, corruption, trafic de stupéfiants,
et possèdent des ramifications en Amérique du Sud, en Asie et en Afrique ;
Transnationales : C’est le cas des Pink Panthers, issus des
balkans ou du Caucase, parfois ex-militaires, spécialisés dans des braquages
violents partout en Europe. Un autre exemple, des équipes belges qui mènent des
actions de grande envergure dans le Nord de la France (braquage de fourgon, vol
à main armée de bijouterie).
Ou internationales : Familles mafieuses américaines, les Cartels
au Mexique, les Mafias italiennes, les Yakuzas au Japon, les Triades chinoises,
Moguilevitch en Russie, … |
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La criminalité organisée génèrerait au moins 2000 milliards de dollars
par an, si on inclut une partie des profits générés par la cybercriminalité. Cela
équivaut à près de 10 % des exportations de marchandises mondiales ou
l’équivalent du budget de fonctionnement de la France en 2019. Chaque année, d'innombrables personnes perdent la vie à cause de la
criminalité organisée. Les principales raisons en sont les accidents et les
problèmes de santé liés à :
- la drogue, - la violence, - la non conformité des produits de contrebande, - les contrefaçons crapuleuses, - les morts par armes à feu, - les méthodes et les motivations peu scrupuleuses des
trafiquants d'êtres humains et de migrants La criminalité organisée est en constante évolution : c'est une économie qui s'adapte aux marchés et génère de nouvelles formes de délinquance. Il s'agit d'un commerce illicite qui transcende les frontières culturelles, sociales, linguistiques et géographiques et qui ne connaît ni limites, ni règles. Comme n’importe quelle entreprise, elle suit les tendances et s’intéresse à tout ce qui génère du profit au moindre risque.
Tabac de
contrebande : 50 Mrds US$
Stupéfiants : 350 Mrds US$ Contrefaçons : 500 Mrds US$ Cybercriminalité : 1400 Mrds US$ La tendance est une diminution du trafic des stupéfiants au profit de
la contrefaçon et une explosion de la cybercriminalité Pourquoi ? Grand
profit et faible risque pénal ou complexité des enquêtes Remarque sur le tabac : La politique de santé publique dynamise les ventes de contrebande. |
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En France, pour exemple : Une
explosion du trafic en 50 ans - Depuis 2013, le seuil des 200 000 est franchi.
La drogue, 1er marché criminel du monde - 350 milliards d’euros dans le monde - 3,2 milliards d’euros de revenu en France. - 41 % des Français affirment avoir déjà consommé de
la drogue : 1er
pays européen. Les
stupéfiants : au cœur de toutes les délinquances |
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04 Commenter l’évolution vers la
contrefaçon crapuleuse Dans le médicament, pour 1.000 US$ investis, 50.000 US$ de
profit direct Peu de risque parce que la dissuasion pénale reste faible par
rapport aux autres trafics Très peu
d’entreprises ont prix conscience de l’importance de dépôt de brevets Grande défiance
des entreprises
vis à vis d’une lenteur de la justice, du coût des procédures judiciaires et de
la complexité de remonter la source, souvent protégée en Chine Explosion de la vente sur
Internet |
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05 Pour exemple,
en France en 2019 : 90.000 victimes
déclarées contre 29.000 en 2018,
soit une augmentation de 210 % Une très grande majorité :
des entreprises Le piratage des
comptes est le
plus grand des fléaux, suivi du piratage des actifs (blocage de la production,
blocage de la comptabilité, espionnage économique, perte d’exploitation,
chantage ….) |
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12 ajustement des priorités, moyens d’actions et instruments dans le
programme pour 2015-2020 . Aussi, la Commission européenne
a-t-elle retenu, durant ces cinq années, trois objectifs stratégiques dont
l’actualité souligne tragiquement la pertinence : -
la lutte contre le terrorisme, -
la lutte contre la criminalité organisée -
et la lutte contre la cybercriminalité.
L’Union européenne et ses États membres
sont confrontés à d’importants défis qui menacent la sécurité du continent et
les droits et libertés des citoyens.
Le caractère de plus en plus
transfrontière des actes criminels et des menaces rappelle que les États
membres et l’Union européenne ont une responsabilité commune en matière de
sécurité et doivent agir de concert.
A cet égard, si le partage des
compétences établi par les traités prévoit que la sécurité nationale et le maintien de l’ordre public incombent aux
États membres, l’Union européenne
dispose, en matière de sécurité, d’une compétence d’appui et a un rôle majeur à
jouer dans l’impulsion ou la coordination des actions mises en œuvre
au plan national.
Des organisations comme EUROPOL (Police), EUROJUST (Justice), OLAF (Fraude) et TAXUD (Douane) sont là pour assurer cet appui et cette coordination. |
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13 Donc, les questions de sécurités,
préoccupation centrale de l’UE, exigent une réponse coordonnée à l’échelle du continent. |
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14 1. UNE INTERVENTION PAR
PRINCIPE SUBSIDIAIRE En théorie, selon le traité de
Lisbonne de 2009, nous sommes dans une logique « communautaire » où les décisions sont
prises, dans le cadre de la procédure législative ordinaire, à la majorité
qualifiée, et non plus à l’unanimité.
Toutefois, dès qu’il s’agit d’intérêt
européen, les Etats membres peuvent organiser entre eux et sous leur
responsabilité des formes de coopération entre les services compétents en
matière de sécurité. C’est la raison pour laquelle a été
créé le COSI (Comité permanent de
coopération internationale) en matière de sécurité intérieure pour
promouvoir la coopération opérationnelle effective dans le domaine de la
sécurité intérieure de l'Union européenne, y compris en matière de maintien de
l'ordre, de contrôle aux frontières et de coopération judiciaire en matière
pénale. C’est aussi dans ce cadre qu’ont été
créés EUROPOL et EUROJUST, pour coordonner les actions des forces de l’ordre en
matière de sécurité intérieure de l’UE, et non se substituer aux Etats Membres
en la matière. |
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2. UNE PLUS-VALUE NEANMOINS CERTAINE Le terrorisme et la criminalité organisée ne sont pas des menaces nouvelles pour la sécurité, mais leur
nature et leur ampleur ont changé. Nous l’avons vu. La cybercriminalité ne connaît pas, non plus, de frontières et
devient aussi une vraie menace pour l’Europe toute entière. Un autre facteur est à prendre aussi en considération : l’instabilité
politique de certains pays voisins de l’Union européenne présente également des
défis et des risques pour la sécurité du continent. L’afflux massifs de migrants en provenance de zones en conflit
et la radicalisation observable partout
en Europe et notamment dans le départ des ressortissants de l’Union européenne
pour rejoindre des groupes terroristes - phénomène dit des combattants
étrangers - soulignent la nécessité pour les États membres et l’Union
européenne de réfléchir et d’agir ensemble pour assurer la sécurité de
l’Europe. Par ailleurs, la criminalité organisée transfrontière et, en particulier, le trafic
des êtres humains, continue de représenter une menace pour la sécurité
intérieure de l’Union européenne et est, à cet égard, un défi
particulièrement important. L’interdépendance croissante des États
et le caractère de plus en plus transfrontière des actes criminels et des
menaces pour la sécurité rappellent que les États membres et l’Union européenne
ont une responsabilité commune en la matière et doivent agir de concert. L’Union européenne a ainsi un rôle à jouer dans l’impulsion et la coordination des actions mises en œuvre aux plans nationaux. Son intervention en matière de sécurité est une incontestable valeur ajoutée pour la lutte contre des phénomènes ou menaces criminels étrangers à la notion de frontière.
3. UNE VOLONTE DE PROMOUVOIR UNE DEMARCHE
RATIONNELLE Dabs un tel contexte, l’union fait la force puisqu’un pays
seul ne peut pas assurer la protection de ses citoyens face aux évolutions de
la criminalité de plus en plus organisée
et surtout de plus en plus
transnationale. Et en la matière, le bilan
mitigé dans tous les domaines de sécurité demande de poursuivre les efforts. Concrètement : - un soutien accru
d’EUROPOL et d’EUROJUST aux enquêtes nationales, dans le cadre des ECE (équipes communes d’enquête) ; - des objectifs
stratégiques mieux ciblés d’actions communes dans la lutte contre le crime
organisé (c’est le rapport SOTCA) ; - de nouvelles structures
de coopération comme : - le cycle politique de l’Union européenne pour lutter contre la grande
criminalité organisée - le réseau européen de sensibilisation à
la radicalisation (RSR) - le Centre européen de lutte contre la
cybercriminalité (EC3)
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15 Pour une mise
en œuvre satisfaisante du programme européen en matière de sécurité, les
instruments en vigueur doivent être pleinement mobilisés et complétés. C’est
pourquoi l’UE a décidé de se focaliser depuis deux ans sur trois objectifs
ambitieux : Lutter contre
le terrorisme et la radicalisation L’objectif prioritaire que constitue la lutte contre le terrorisme
se traduit, dans le programme présenté par la Commission européenne, par une
approche globale proposant à la fois : - de renforcer le volet
répressif de la lutte contre le terrorisme à des fins de dissuasion - et d’accentuer le volet préventif par une
mobilisation aussi large que possible et reposant sur des mesures de communication,
d’éducation et de formation. |
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Dans la mise en œuvre du premier objectif du programme, quatre axes principaux : Si les nouvelles technologies de
l’information et de la communication présentent des potentialités prometteuses
pour les sociétés européennes et l’avènement d’un grand marché unique
numérique, elles offrent également un support nouveau et facilement accessible
pour les activités criminelles, en leur conférant une ampleur sans précédent. La cybersécurité est donc au cœur des préoccupations de l’Union
européenne, en visant à établir un cyberespace
« ouvert, sûr et sécurisé ». Elle s’articule avec la Convention du Conseil de l’Europe sur la
cybercriminalité qui constitue la norme internationale en
matière de coopération et une source d’inspiration pour les législations
nationales et européenne. La lutte contre la cybercriminalité en
Europe doit prendre en compte la nécessité de disposer : - d’un personnel hautement
qualifié, pouvant faire face aux défis
techniques et technologiques sur lesquels s’appuient les nouvelles formes de
criminalité ; - de la protection des
droits fondamentaux, de la vie privée et des données personnelles des
citoyens ; -
et de l’intérêt que peut représenter en la matière une coopération opérationnelle avec le secteur privé. |
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16 Mais, vous l’avez compris,
beaucoup reste à faire. La sécurité des transports terrestres, par exemple, est peu abordée dans le programme européen de
sécurité, et fait l’objet d’une attention renouvelée suite aux événements de
l’été 2015 (attentat déjoué du Thalys le 21 aout 2015).
Un autre exemple, et non des moindres, l’importance prise par le retour de
combattants étrangers islamistes, en particulier parmi les jeunes
européens, rend indispensable une réflexion sur les réponses qui peuvent être
apportées à ce phénomène préoccupant. Beaucoup sont certes retenus en détention
dans les zones de conflits ou à proximité des zones de conflits, mais beaucoup
aussi sont encore dans la nature et réintègrent des cellules dormantes ou
actives à proximité de l’Europe, voire des organisations criminelles
internationales. |
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