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CONFÉRENCE des NATIONS UNIES sur L’OCÉAN à Nice du 9 au 13 juin 2025 |
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pacte européen pour les océans : | https://sdgs.un.org/fr/conferences/ocean2025 |
2 ) |
Une lecture stratégique des océans par Didier Piaton Vice-amiral d'escadre(2S) Professeur associé à Sorbonne Université, Chercheur associé à la FMES. |
https://www.robert-schuman.eu/fr/questions-d-europe/794-la-mer-au-c%C5%93sur-des-interets-strategiques-de-l-europe-un_regard-europeen-vers-l-ocean-et-ses-defis |
La mer au cœur des intérêts stratégiques de l'Europe. Un regard européen vers l'océan et ses défisLe retour d’une conflictualité oubliée, dans le quotidien comme dans le subconscient des démocraties européennes depuis la fin de la guerre froide, nous invite à revisiter les fondements de la géostratégie et la place qu’y occupent les océans. L’Europe est une île au sens de la géostratégie : elle dispose dans le domaine maritime de nombreux atouts. Dans l’ère nouvelle ouverte
par la guerre d’agression russe en Ukraine et dans le contexte d’un «
décentrement du monde » l’Union
européenne affirme progressivement une identité stratégique propre. La démarche
européenne impulsée au début de l’année 2025 pour offrir des garanties de
sécurité à l’Ukraine, sous la double pression des opérations militaires russes
et du revirement diplomatique américain, illustre le besoin de franchir un
nouveau cap. L'Europe est maritime Sur un plan géographique, l’Europe est une
péninsule : ce promontoire formant la partie occidentale de la masse
eurasiatique est bordé par l’océan Atlantique à l’Ouest, l’Arctique au Nord, la
mer Méditerranée au Sud, qui en dessinent une frontière naturelle. Sa frontière terrestre de la Finlande à la
Bulgarie, située entre mer Baltique et mer Noire, est son plus grand défi
stratégique, depuis qu’est piétiné le mémorandum de Budapest. L’Europe est ainsi délimitée par 66 000 kilomètres
de côtes : cette longueur fait de l'Union européenne l'une des entités
politiques avec la plus grande frontière maritime au monde. En comparaison, les
quelque 15 000 kilomètres de frontières terrestres de l’Union européenne
représentent seulement 18% du total de ses frontières. Les frontières de la
Russie avec l’Union européenne en représentent moins de 3%, ce qui permet de remettre à sa place la notion
d’encerclement parfois avancée par la Russie pour déplorer l’élargissement des
institutions européennes ou euro-atlantiques. Son littoral ouvert sur l’Arctique la situe également
en bonne position en vue d’une exploitation, au rythme de leur dégel, des voies
directes vers le Pacifique. Les passages du Nord-Ouest au large du Canada
et du Nord-Est au large de la Russie offriront à terme une alternative au canal de Suez ou au détour par le
Cap de Bonne-Espérance. Les visées anciennes des Etats-Unis sur le Groenland, qui s’expriment sans fard diplomatique avec la
nouvelle présidence américaine en ce début 2025, viennent donner un coup de
projecteur sur le caractère stratégique de la région Arctique. Comme le rappelle la stratégie maritime de
l’Union européenne actualisée en 2023, ses États membres forment la plus grande
zone économique exclusive combinée au monde. A ce titre, l’Europe a un rôle de
premier plan dans la sécurité et la préservation des espaces maritimes
mondiaux, biens communs de l’humanité, et dans la promotion d’un droit
international (notamment Convention de Montego Bay ou traité BBNBJ) qui en fixe les règles d’un usage
pacifique. Cette géographie est à l’origine de ses immenses
atouts maritimes constitués à partir de la fin du Moyen Âge lorsque des nations
européennes ont décidé de se tourner vers la mer. Héritière de ce choix
stratégique, l’Union européenne possède des ports majeurs pour son économie,
bien situés sur les voies de circumnavigation les plus directes, même si
les plus importants en volume sont désormais en Asie, notamment en Chine. Son industrie maritime est puissante : les trois
leaders mondiaux du transport maritime sont européens. Son industrie navale possède la capacité de
construire tous les types de navires de guerre et drones navals, avec là aussi
des entreprises de classe mondiale qui arment les grandes marines européennes et
possèdent un savoir-faire apprécié à l’export. Dans une mondialisation avant tout maritime, le cadre géographique de l’Europe, presqu’île de
l’Eurasie, impose d’inscrire la maîtrise des océans, depuis les fonds marins
jusqu’à l’espace sus-jacent, comme un pilier de la construction de son identité
stratégique.
La puissance maritime, fondement de la stratégie générale. Le retour de la conflictualité coïncide avec «
l’heure des prédateurs » décrite par Giuliano da Empoli et l’exercice désinhibé du pouvoir. Il appelle à un
« réveil stratégique » des démocraties européennes, pour reprendre un terme
largement employé de nos jours. Tirer les conséquences de cette tendance bien
installée relève de la stratégie générale. Il convient de la revisiter à
l’échelle du temps long et des « grands espaces » qui permettent de distinguer
précisément la stratégie de l’action tactique. Depuis quelques années, l’approche géostratégique ajoute aux milieux - de confrontation - physiques traditionnels (terrestre,
maritime, aérien) un espace contigu (exo-atmosphérique), des espaces
immatériels (numérique, électromagnétique) et même un champ cognitif
celui des perceptions
qui est en réalité l’ultime objectif de la confrontation. L’un des enjeux majeurs est l’intégration des
effets produits collectivement dans ces « grands espaces » géostratégiques, au
premier rang desquels son espace maritime. Le deuxième de ces enjeux, autre pilier de la géostratégie, est ce qu’on appelle la profondeur stratégique. C’est le « grand espace » euro-atlantique qui donne à l’Europe depuis près d’un siècle une profondeur stratégique indispensable face à la masse eurasiatique. Théâtre de confrontation de la guerre froide, le cadre politique et militaire de l’Alliance atlantique conserve à cet égard sa pertinence. Pour autant, à l’heure où la politique étrangère américaine demande aux Européens, en des termes plus explicites que jamais, d’assumer davantage le poids de leur sécurité, il s’agit de retrouver une dimension plus européenne à cette profondeur stratégique. Le volet militaire est celui de la liberté d’action et de
la capacité à combattre des flottes de guerre européennes. Nos flottes œuvrent
pour la sécurité des activités en mer et la préservation de certains
savoir-faire uniques. Elles garantissent dans tout le continuum compétition-contestation-affrontement
un rapport de force dissuasif vis-vis d’un compétiteur stratégique désireux de
s’en prendre à nos intérêts, en mer ou ailleurs.
A titre d’illustration, elles permettent de contrer les
tentatives de territorialisation des espaces maritimes en mer Méditerranée dont
la réapparition traduit le retour des rapports de force et du fait accompli. Il y a plus d’un siècle, à une époque déjà marquée par de
grandes transformations technologiques et géopolitiques, l’amiral américain
Mahan était celui qui avait le mieux décrit ce rôle de la puissance maritime
dans la compétition mondiale. Excellent stratège, il avait aussi formulé une
vision qui dépassait la simple puissance navale militaire, en analysant les
dynamiques du pouvoir mondial. Il ne voyait pas la puissance maritime comme une
variable indépendante, mais comme le résultat d’une combinaison complexe de
facteurs : géographie, démographie, capacité industrielle et choix politiques.
Sa vision reste étonnamment pertinente. Enfin, volet beaucoup plus récent mais hautement symbolique
d’une dimension maritime directement au service de la stratégie générale, la
force de dissuasion nucléaire océanique n’a pas pour objectif premier de
combattre en mer mais, le cas échéant, depuis la mer jusqu’à ses cibles en
passant par l’apogée de ses missiles balistiques. Mais son seul vrai succès
sera obtenu dans le champ des perceptions d’un adversaire dissuadé de s’en
prendre à nos intérêts au-delà d’un seuil qu’il ne connaît pas. Si la France a fait le choix de rester en dehors du groupe des plans nucléaires de l’OTAN, sa récente proposition de discuter du caractère européen de sa dissuasion nucléaire indépendante participe de façon inédite et roborative à cette construction stratégique. Ainsi les responsables européens ne peuvent-ils ignorer l’importance d’une puissance navale non seulement gardienne des mers, mais surtout garante d’une dimension maritime indispensable à sa sécurité globale, à la construction de son identité stratégique et à sa place dans le monde.Un nouveau cap à franchir pour une Europe plus stratégique L’absence de capacités militaires robustes mobilisables collectivement, malgré l’engagement de l’UEO, n’a pas permis à l’Europe de pallier les échecs de l’ONU dans les crises balkaniques post-guerre froide. Ceci a entraîné in fine le recours aux Américains et à l’OTAN au plus fort de ces crises. Depuis cette époque, la lente édification d’une identité stratégique européenne s’est poursuivie en phase avec l’édification d’une politique européenne et de défense qui s’attachait à ne pas dupliquer ni préempter l’OTAN et son concept stratégique. Les développements récents d’une culture
stratégique commune sont marqués par le lancement en 2020, sous présidence
allemande, de la « Boussole stratégique » adoptée en mars 2022 sous présidence
française, quelques jours après le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine par
la Russie, puis par le livre blanc de la défense européenne en 2025. Dans sa revue la France réaffirme le besoin d’une réelle
capacité d’action de l’Europe. Ces progrès sont donc significatifs et apportent la démonstration de la croissance de l’identité stratégique européenne. Pour autant, les défis géopolitiques imposent d’aller au-delà du domaine de la sûreté maritime et de la basse intensité, déjà dépassée dans le cas de l’opération Aspides deesde façon à couvrir tout le spectre de la puissance navale. Désormais, un cap supplémentaire doit être franchi. Les vents étant opposés, il faut se mettre au « près serré », allure inconfortable mais nécessaire pour remonter au vent et, selon cette métaphore, prendre une voie jugée peut-être irréaliste il y a peu, devenue indispensable actuellement. Une convergence industrielle accrue pour retrouver de la profondeur stratégiqueLa
nécessité d’une convergence de la BITDE est bien perçue, et depuis longtemps.
Si l’Europe est active dans ce domaine avec la stratégie industrielle de
défense européenne EDIS et le programme pour l'industrie de la
EDIP initiés en 2024, elle doit accélérer cette dynamique en s’appuyant
sur un tissu industriel possédant une excellente expertise. Il s’agit de
favoriser l’innovation tout en limitant les effets indésirables de la
compétition à l’export et, à l’heure d’une nouvelle révolution numérique, de
s’approprier les standards permettant de garantir la meilleure interopérabilité
des plateformes de combat, c’est-à-dire leur capacité à combattre ensemble 21. En
complément des industries de défense, cette intégration doit prendre en compte
l’impératif de se doter d’une flotte stratégique européenne, composée de
navires civils pour assurer les flux logistiques et de transports de personnels Ainsi, l’intégration des volets industriels est essentielle pour permettre de retrouver une profondeur stratégique au sein même de l’espace européen. Nous savons désormais qu’elle n’est pas garantie de façon inconditionnelle par le lien transatlantique.
Un commandement maritime permanent pour pouvoir agir en tout tempsDélivrer des effets stratégiques dans le continuum compétition-contestation-confrontation est indispensable, dès le temps de paix, pour garantir la première des fonctions stratégiques qu’est la dissuasion, mais aussi pour lutter efficacement contre les menaces hybrides et interpréter les évolutions de l’environnement.C’est la raison pour laquelle nos états-majors nationaux, comme ceux de l’OTAN, sont permanents. Les outils de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC), sans capacité permanente au niveau opératif, ne sont pas encore adaptés à faire face à toutes les formes de conflictualité.Garantir cette permanence à l’Europe pourrait s’appuyer en théorie sur l’OTAN, en activant les accords dits « Berlin+ » qui présentent sur le papier l’avantage d’une non-duplication des moyens européens. Dans le domaine naval, cette capacité pourrait ainsi s’adosser sur le commandement maritime allié (MARCOM) qui joue ce rôle à l’échelle euro-atlantique, avec son interface avec le monde maritime. Indépendamment de l’inconvénient de la localisation de cet état-major, en dehors de l’Union européenne depuis le Brexit, ces accords sont verrouillés par les Alliés non européens qui n’hésitent pas à utiliser leur veto politique. Un profond changement d’approche est donc requis pour créer un commandement maritime permanent en Europe. Ce commandement doit pouvoir planifier et commander des opérations au niveau opératif[24], des opérations navales interalliées, interarmées y compris de haute intensité, avec un centre de situation permettant d’entretenir une évaluation des situations navale et maritime. La plénitude d’une intégration stratégique sera obtenue en combinant les volets militaire et civil, industriel et opérationnel, de protection et de défense à l’échelle de l’Europe.Pour le domaine maritime, les deux voies
décrites doivent permettre à la fois d’assurer la continuité stratégique du
temps de paix au temps de guerre, de calibrer efficacement la posture
dissuasive dans le domaine conventionnel, et d’assurer, comme le font en France
les trois préfectures maritimes, un rôle de protection dual (préservation des
espaces marins, lutte contre les atteintes à l’environnement ou les trafics
illicites, sauvetage en mer, etc.). Comme toute avancée européenne, ces
réformes nécessitent une convergence d’abord politique : il y a lieu d’espérer que
cette convergence ne se fasse pas sous la contrainte d’une nouvelle surprise
stratégique mais bien par la volonté de dirigeants éclairés.
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Quel rôle pour l'Union européenne ? |
Traité
sur la haute mer : à Nice, Macron promet une entrée en vigueur le
1er janvier 2025 Par Anne Feitz
« C'est gagné ! » Même si
l'objectif initial n'est pas atteint, Emmanuel Macron n'a eu de cesse de
présenter le
sommet des Nations unies sur l'océan comme un succès pour le
traité de la haute mer, lors de ses interventions publiques cette semaine à
Nice. « Je peux vous annoncer que 55
ratifications sont d'ores et déjà effectives, et que 15 pays se sont formellement
engagés à les rejoindre », a-t-il ainsi déclaré lors de sa conférence de
presse du 9 juin. « L'accord politique est obtenu, ce qui nous permet
d'annoncer que ce traité sur la haute mer sera
bien mis en oeuvre le 1er janvier prochain. » Cap symbolique
Conclu en février 2023 après vingt ans de négociations sous
l'égide de l'ONU, ce traité juridiquement contraignant doit avoir été
formellement ratifié par 60 pays (hors Union européenne) pour entrer en
vigueur. Le chef de l'Etat espérait que ce cap hautement symbolique serait
franchi cette semaine lors de son grand moment de diplomatie internationale,
mais le compte n'y est pas tout à fait. Le décompte officiel, qui faisait apparaître 32 signataires au
début de la semaine (dont l'UE), a grimpé à 51 ce mercredi (dont l'UE), après
la cérémonie du 9 juin au cours de laquelle 18 pays (comme la Grèce, le
Vietnam, la Croatie, ou des îles du Pacifique) ont officiellement remis leur
document de ratification. L'Indonésie a déposé le sien le 10 juin. D'autres pays ont terminé leur processus de ratification au
niveau national : le Maroc, le Honduras, le Congo le Gabon et le Kenya.
Sur la liste de ceux qui se sont engagés à ratifier d'ici à la fin de
l'année : le Luxembourg, l'Australie ou encore l'Uruguay. Le Brésil, dont
le président Lula était présent à Nice en début de semaine et qui accueillera
la COP30 en fin de semaine, y figure aussi - même si le Parlement brésilien ne
semble guère disposé à soutenir Lula sur ce point. Pour la diplomatie française, pouvoir annoncer à Nice l'entrée
en vigueur de ce traité était crucial, car il s'agit du seul engagement
contraignant pris par les Etats lors de cette conférence. Appelé
« BBNJ », pour Biodiversity of Areas Beyond National
Jurisdiction, il régira les zones situées au-delà des Zones économiques
exclusives (à plus de 200 milles nautiques des côtes, soit 370 kilomètres), qui
échappent aujourd'hui à toute juridiction. Il ne couvrira toutefois pas les
activités de pêche et d'exploitation minière des fonds marins. Aires
marines protégées
Il permettra
notamment d'y créer des aires marines protégéeset
définira la façon dont seront partagées les ressources marines génétiques,
issues du patrimoine génétique des écosystèmes marins. « Imaginez,
jusqu'il y a deux ans, la moitié de la planète, soit les deux tiers de nos
océans, vivait sans véritables règles ! » a rappelé Emmanuel Macron à
Nice. « On va enfin pouvoir mettre des flics sur la mer, et éviter le
pillage et la destruction d'un bien commun de l'humanité », traduit l'un
de ses conseillers, en termes moins diplomatiques. ____________________________________________________________________________________ COMMUNICATION DE LA COMMISSION AU PARLEMENT
EUROPÉEN , AU CONSEIL, AU COMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EUROPÉEN ET AU COMITÉ DES RÉGIONS
Bruxelles, le 5 juin 2025 Le pacte européen pour l'Océan L’Océan et les
mers sont essentiels à la vie sur Terre, à la prospérité, à la compétitivité, à
la sécurité et à un avenir durable. Leur rôle est particulièrement crucial en
matière d’énergie, de données et de ressources stratégiques, ainsi que de
régulation du climat terrestre. L’Union
européenne gère la plus grande zone maritime collective du monde, avec
25 millions de km² de zones économiques exclusives (ZEE) réparties dans
ses États membres, régions ultrapériphériques 1 et territoires d’outre-mer. Avec environ
70 000 km de côtes et 40 % de sa population vivant à moins de
50 km de la mer, l'UE est fortement investie dans les affaires maritimes.
Les frontières maritimes de l’Union s’étendent jusqu’aux Caraïbes, à
l’Atlantique et à l’océan Indien grâce à ses régions ultrapériphériques. Son
économie bleue génère directement près de 5 millions d’emplois et apporte
chaque année plus de 250 milliards d’euros de valeur ajoutée brute à
l’économie de l’UE. Les routes maritimes transportent environ 74 % du
commerce extérieur de l’UE et les câbles de communication sous-marins 99 %
du trafic internet intercontinental. Dans le même
temps, la santé de l’Océan se détériore en raison des effets cumulés du
changement climatique, de la pollution et de la surexploitation des ressources
marines. À ces problématiques environnementales viennent s'ajouter des tensions
géopolitiques croissantes, qui non seulement mettent en péril la gouvernance
coopérative, mais constituent également une menace pour notre sécurité. La
liberté de navigation et la liberté d’action en mer sont de plus en plus objets
de conflits et les infrastructures maritimes critiques sont menacées. Les
menaces hybrides et les cyberattaques ne s'arrêtent pas aux frontières, tout
comme les problématiques de sécurité en mer. Il est donc devenu prioritaire de
protéger les frontières et les infrastructures européennes. Pour relever
tous ces défis et renforcer le rôle moteur de l’Europe dans les politiques
océaniques, le pacte européen pour l'Océan s’appuie sur la législation et les
initiatives existantes pour fournir, pour la première fois, une approche
globale dans tous les domaines d’action. Il introduit un cadre de référence
unique visant à rationaliser les processus de coordination, à simplifier les
obligations en matière de rapport et à proposer une stratégie permettant de
mettre en œuvre les législations existantes et de réaliser les objectifs
stratégiques de façon plus cohérente dans tous les secteurs. Il jette les bases
d’une Union pour l'Océan, y compris une «loi pour l'Océan» (Ocean Act)
s’appuyant sur la directive actuelle sur la planification de l’espace maritime,
et exploite l’immense potentiel de l’Océan pour consolider la résilience, la
souveraineté alimentaire, l’approvisionnement énergétique, la sécurité et la
compétitivité de l’Europe. Il renforcera également la coopération avec les
initiatives internationales. Ce pacte
soutiendra six priorités: · protéger et restaurer la santé de l’Océan, · stimuler la compétitivité durable de l’économie bleue, · soutenir les communautés côtières et insulaires, ainsi que les
régions ultrapériphériques, · faire progresser la recherche, les connaissances, les
compétences et l’innovation concernant l’Océan, · améliorer la sûreté et la défense maritimes en tant que
condition préalable, · renforcer la diplomatie de l’UE et la gouvernance internationale
fondée sur des règles pour les questions océaniques. Le pacte vise à
suivre une approche globale et à mettre en place une collaboration au sein des
États membres et des régions, ainsi qu’avec les parties prenantes concernées, y
compris les pêcheurs, les professionnels de l’économie bleue, les innovateurs,
les investisseurs, les scientifiques et la société civile. Le pacte pour
l'Océan sera mis à jour en fonction de l’évolution des besoins.
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