Lundi 11 septembre 2023 | L’EUROPE À L'HEURE DES CHOIX un nouveau récit pour l’Europe |
par Claude Fischer-Herzog et Philippe Herzog | |
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Philippe Herzog se
définit comme un européen de cœur, d’esprit et d’engagement. Il croit en l’Europe
de la culture. Son message ce soir
est qu’il ne faut pas se laisser impressionner par la difficulté du moment mais
tenter d’acquérir une nouvelle vision pour faire face aux événements. Les mutations
actuelles se résument en un mot : la mondialisation. C’est une révolution.
La réponse ne peut qu’être l’adaptation. Seule une prise de
conscience collective peut nous préparer à une refondation. Une prise de
conscience collective est nécessaire. Madame Lagarde a
utilisé l’expression « il faut civiliser la mondialisation ». Or plusieurs
mondes civilisés existent maintenant, provoquant un choc des civilisations. Par
exemple, les Africains doivent être regardés les yeux dans les yeux et nous
devons pouvoir nous dire que tous les grands enjeux sont globaux et voir ce que
l’on peut faire ensemble. Le message de Jean
Monnet et Robert Schuman de Paix et de Prospérité est encore plus important
maintenant à l’échelle mondiale, qu’il s’agisse de problèmes de développement,
d’écologie, de refondation de la banque mondiale etc… Le monde doit se
ressaisir face au déséquilibre entre pauvres et riches que ce soit au niveau
des individus, ou au niveau des nations. Nous devons changer nos modes de
production. Les enjeux industriels sont immenses et la coordination des peuples
n’existe pas. Monnet et Schuman
souhaitaient unir les peuples sur des valeurs communes, or l’Europe actuelle
est divisée. Il faut relancer l’Europe, se mobiliser, fédérer (ce qui ne veut
pas dire faire les états unis d’Europe). Plusieurs problèmes surgissent, par
exemple l’entente franco-allemande ? que devons-nous
partager ? ; les nouveaux états d’Europe ? Quelle attitude
adopter vis-à-vis de la Pologne ? (ses réformes autocratiques, son effort
de réarmement important…) ; les pays slaves ? L’angle numéro un concerne l’enseignement. L’Europe et son histoire ne sont pas enseignées dans
les écoles. Une récente enquête de Monsieur Alain Lamassoure pour le Parlement
Européen sur ce sujet le montre. Certaines
informations sont erronées ! « Voter à la
majorité qualifiée en matière de politique extérieure n’est pas
possible ». L’autonomie stratégique nécessite une vision. Derrière leur aide, les
américains nous embarquent, ils nous prennent en otages face à la Chine.
L’Europe doit trouver sa place face aux Etats Unis, à la Chine et aux autres. On
dit souvent que deux blocs s’affrontent, un bloc des pays démocratiques et un
bloc des pays autocratiques. Mais, c’est plus compliqué que cela. Par exemple,
la Chine souhaite continuer à commercer avec les démocraties. Nous devons
défendre une démocratie libérale, mais pas le néo-libéralisme. Beaucoup de
peuples luttent pour aller vers le libéralisme, mais à leur façon. Par exemple
l’Iran. L’Europe ne doit-elle pas se rapprocher d’eux et les aider à
trouver leur chemin ? L’Europe doit devenir « un passeur entre
les peuples ». Cela suppose une solidarité interne dans l’Europe.
L’Europe, ce n’est pas le droit européen. Il y a toujours des failles dans le
droit. C’est bien de partager l’énergie, le transport, mais il y a aussi la
santé, la formation, l’enseignement… à partager. Il faut donc une
autorité politique complète. Il est nécessaire de transmettre un certain
pouvoir au niveau européen. En conclusion, il
s’agit de convaincre les Français de faire l’Europe. Il s’agit de leur
dire : « L’Europe, c’est votre affaire, il faut vous en occuper »,
pour
dépasser la structure devenue trop juridique. La France a toute sa
place dans l’Europe, mais elle ne peut pas la faire seule. Il faut investir la
mondialisation, la positiver. Nous avons besoin de tous pour cela. Chacun doit
se transformer. Robespierre
disait : « Il faut éclairer les consciences pour réveiller leur
courage ». Il faut régénérer les idéaux, la sagesse des nations en partageant et revivifiant notre courage. |
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CATY |